Halloween tire ses origines d’un ancien festival celte païen appelé Samhain, célébré entre l’équinoxe d’automne et le solstice d’hiver pour marquer la fin des récoltes. Cette période symbolisait la transition entre les saisons, un moment où les esprits pouvaient, disait-on, errer sur Terre. Pour s’en protéger, les Celtes allumaient de grands feux de joie et portaient des costumes terrifiants.
Au VIIIe siècle, le pape Grégoire III consacra le 1er novembre à la fête de Tous les Saints, transformant Samhain en célébration chrétienne. La veille devint All Hallows’ Eve, qui donnera plus tard Halloween. Comme la Saint-Patrick, cette fête prit une nouvelle ampleur lorsque les immigrés irlandais l’exportèrent aux États-Unis au XIXe siècle. L’Amérique, avec ses costumes, ses bonbons et ses décorations spectaculaires, contribua ensuite à populariser Halloween dans le monde entier.
Certaines régions, comme les pays celtiques ou les Philippines, ont conservé leurs traditions anciennes en les intégrant à Halloween. D’autres, notamment en Amérique latine, célèbrent cette période par des rituels de mémoire et d’hommage aux défunts. Voici un tour du monde des traditions les plus fascinantes liées à cette fête.
De nos jours, Halloween en Irlande ressemble beaucoup à celui des États-Unis, bien que sur une échelle plus modeste. Les farces, comme lancer des œufs, restent fréquentes, tout comme le jeu du “snap apple”, où il faut attraper une pomme suspendue à une ficelle sans les mains. Des feux de joie illuminent encore la campagne, rappelant les origines celtiques de Samhain.
La ville de Derry accueille désormais le plus grand festival d’Halloween d’Europe, le Banks of the Foyle Carnival, attirant plus de 100 000 visiteurs. Autre grand rendez-vous : le Púca Festival dans le comté de Meath, qui mêle concerts, spectacles lumineux, contes et marchés gourmands avec une procession traditionnelle sur la colline de Ward. À Galway, la parade Macnas envahit les rues de marionnettes géantes et de musiciens, tandis que Dublin rend hommage à Bram Stoker, l’auteur de Dracula, avec un festival théâtral et gothique.
L’Écosse partage de nombreux points communs avec l’Irlande, mais ajoute sa propre touche d’originalité. Les enfants y sculptent des lanternes dans des navets (les “neep lanterns”), ancêtres des citrouilles, et jouent à “apple dooking”, une version écossaise du jeu des pommes flottantes. Autre divertissement : tenter de manger un scone nappé de mélasse suspendu à une corde, sans utiliser les mains.
La tradition phare reste le “guising” : les enfants se déguisent et récitent un poème, une chanson ou une blague avant de recevoir fruits, noix ou pièces. C’est cette coutume qui inspira plus tard le “trick-or-treating” américain.
Certaines traditions écossaises d’Halloween sont même romantiques. Les couples fiancés jettent une noix dans le feu pour prédire leur avenir : si elle brûle calmement, le mariage sera paisible ; si elle crépite, les disputes s’annoncent. Les célibataires, eux, arrachent des pieds de chou frisé pour deviner la taille et la silhouette de leur futur partenaire.
Au Japon, Halloween n’est ni une fête effrayante ni une chasse aux bonbons. Elle s’adresse avant tout aux adultes et se concentre sur le cosplay et la fête dans les rues. Les Japonais honorent déjà leurs morts en été pendant le festival Obon, si bien qu’Halloween est devenue une excuse pour se déguiser et s’amuser.
C’est Tokyo Disneyland qui lança la mode en 1997 avec son premier événement thématique. Aujourd’hui, les grandes villes comme Tokyo, Osaka et Kanagawa se parent de défilés colorés et de soirées costumées. Le carrefour de Shibuya est devenu un haut lieu de rassemblement, même si la ville a dû imposer des restrictions après des débordements. Les parcs à thème comme DisneySea et Universal Studios Japan offrent les plus grands spectacles, avec défilés, zombies et attractions saisonnières, transformant Halloween en un véritable phénomène national.
En Autriche, la période du 30 octobre au 8 novembre est appelée Seelenwoche (“la semaine des âmes”). Plutôt sobre et religieuse, elle est dédiée aux défunts. Une coutume originale veut qu’on laisse du pain, de l’eau et une lanterne sur la table la nuit du 31 octobre, pour accueillir les âmes errantes. Halloween est aussi associé aux citrouilles, mais plutôt pour les cultiver et les cuisiner que pour les sculpter.
En Italie, Halloween mélange traditions celtiques et influence américaine. Les déguisements, friandises et citrouilles envahissent les vitrines, et les fêtes dans les bars et restaurants se multiplient. Le “dolcetto o scherzetto” (traduction littérale de “trick or treat”) gagne en popularité, les enfants passant souvent de boutique en boutique plutôt que de porte en porte.
Les Italiens adorent aussi les expériences plus ténébreuses : visites nocturnes de catacombes, châteaux hantés, ou parcs d’attractions thématiques. Certaines villes comme Corinaldo (Marche), Triora (Ligurie) et Borgo a Mozzano (Toscane) organisent des festivals de sorcières, des concours “Miss Strega”, et des “passages de la terreur” inspirés des labyrinthes horrifiques.
Aux Philippines, Halloween s’inscrit dans les célébrations de la Toussaint et du Jour des Morts, centrées sur la famille. Le 31 octobre marque le début des visites dans les cimetières, où les familles allument des lanternes, déposent des offrandes et parfois campent sur place pour passer la nuit auprès de leurs proches disparus.
Dans les grandes villes comme Manille, on retrouve aussi des défilés et des fêtes costumées. Les enfants participent à des collectes de friandises, héritées de l’ancien rituel du pangangaluluwa, où ils chantaient de maison en maison pour les âmes des morts en échange de nourriture ou d’argent. Aujourd’hui encore, Halloween reste un moment de mémoire et de partage, bien plus qu’une fête des fantômes.
Sur cette île britannique autonome, Halloween est connu sous le nom de Hop-tu-Naa. D’origine celtique, la fête célébrait autrefois la nouvelle année et les récoltes. Aujourd’hui, elle garde ses racines folkloriques avec des lanternes taillées dans des navets et des chants traditionnels. Les villages organisent des fêtes mêlant coutumes anciennes et modernité, dans une ambiance conviviale et familiale.
Impossible d’évoquer cette période sans mentionner le Día de los Muertos, le célèbre Jour des Morts mexicain, célébré les 1er et 2 novembre. Cette fête mêle rites aztèques et catholicisme, dans une explosion de couleurs et d’émotions. Les familles construisent des ofrendas (autels) décorées de fleurs de cempasúchil, crânes en sucre, bougies et photos des défunts, accompagnées de leurs plats et boissons préférés.
Les grandes villes comme Mexico et Oaxaca vibrent au rythme des défilés, concerts et danses, mais l’essence de la fête reste profondément intime : se souvenir et célébrer la vie de ceux qui sont partis.
Le 1er novembre, les villages de Sumpango et Santiago Sacatepéquez célèbrent une tradition unique : le Festival des Cerfs-Volants Géants. Les habitants fabriquent d’immenses cerfs-volants de papier coloré pouvant atteindre 20 mètres d’envergure, qu’ils font voler au-dessus des cimetières pour envoyer des messages aux esprits. Ces créations sont à la fois un hommage aux morts et une prouesse artistique collective, mêlant croyances indigènes et catholiques.
De l’Irlande au Japon, de l’Italie au Mexique, Halloween unit les peuples autour d’un même lien : le rapport à la mort, à la mémoire et à la fête. Qu’elle soit spirituelle, artistique ou festive, cette célébration mondiale prouve que chaque culture garde une part de mystère… et beaucoup d’imagination.
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